Palerme, ma première aventure

Palerme, ma première aventure

Palermo, my first adventure

caburera_palermo_Batoul_res Je m’appelle Batoul Hamieh et j’ai 23 ans. Je viens d’un petit village situé dans la Beqaa au Liban où les possibilités de développement pour les jeunes et leurs chances d’avenir sont limitées.

Le projet CaBuReRa est la première pierre posée dans ma route vers l’avenir. Cela a été comme une porte d’ouverture et m’a offert beaucoup d’opportunités : voyager dans de nouvelles villes, suivre des formations et rencontrer de nouvelles personnes. Ma première réunion, lors de laquelle j’ai rencontré l’ensemble du personnel était avec l’organisme d’accueil, Cesie. Tout le monde était très gentil et accueillant. J’adore Cesie parce qu’il m’a donné la chance d’avoir un avenir et de m’ouvrir les voies de manière crédible.

Puis, mon conseiller nous a emmenés dans des centres de Palerme. Le premier que j’ai visité était Casa di Tutte le Genti. J’ai aimé cet endroit dès que je l’ai vu, j’ai tout de suite senti que j’étais comme à la maison, avec ma famille. Tout le monde dans le centre prend soin de tout le monde : ils partagent la nourriture, les boissons, l’amour, la joie, les sourires, les larmes, la douleur, la tendresse…

Bien sûr, l’un des avantages avec le projet CaBuReRa, sont les cours d’italien. J’aime cette langue : quand un italien parle, c’est comme s’il chantait de l’opéra, et bien évidemment, on peut la considérer comme la mélodie de ma première aventure !!! J’espère qu’une fois que je serais de retour dans mon pays, CaBuReRa continuera à m’aider à développer mes compétences et que l’on pourra rester en contact, car maintenant vous êtes comme une famille qui m’a donnée la clé de mon avenir. Je n’oublierai aucune minute passée à Palerme ni tous les endroits que j’ai visités. Je me souviendrai également de tous les sourires et les larmes et de toutes les personnes, tous les enfants que j’ai rencontrés.

Je serai à jamais reconnaissante de tout ce que vous avez fait pour moi, pour votre soutien, et j’espère réellement que je pourrai partager mon expérience avec mes pairs dans mon petit village au Liban et partout ailleurs… et je recommanderai vivement à mes camarades de différents pays à vivre la même aventure.

Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait.

Merci pour votre soutien.

 

Batoul

 

Rosa et Caterina TG2 au Liban parlent de leur expérience de mobilité

L’une des choses qui vous frappe le plus quand vous arrivez à Beyrouth, c’est la présence massive de soldats, des check points à travers toute la ville, et à travers le pays. Le déploiement impressionnant de soldats, l’énorme usage des fils barbelés et des barrières anti-casse, ont eu un impact important sur moi et je me suis mise à m’imaginer que le Liban était comme une grande forteresse.

Cela survient dans les circonstances les plus simples de la vie quotidienne – prendre le bus, monter dans une voiture ou un taxi – de repérer les check points avec un nombre considérable de soldats et de petits drapeaux sur lesquels sont inscrits « Jaysh Lubnan », « armée du Liban ».

Malgré le fait que Beyrouth ressemble à une métropole grande et moderne, avec tout le confort, la prolifération des check points et des contrôles dans presque toutes les zones et quartiers fait que cette même ville prend l’apparence d’une géante « boîte militaire ». Les procédures de contrôle sont souvent assez rapides (jeter un œil sur le passeport, peut-être quelques questions sur les raisons de votre présence au Liban) mais l’atmosphère, à travers le regard d’un étranger, est perçue comme lourde et à certain égards, forcée.

Même si un observateur étranger perçoit la surabondance de contrôles militaires comme quelque chose d’anormal et d’étrange, observer les militaires armés jusqu’aux dents circuler dans les rues de Beyrouth respire un air inhabituel de normalité. Les citoyens libanais semblent osciller entre une acceptation passive du statu quo (« c’est comme ça et on ne peut rien y faire ») et une sorte de gratitude pour la présence de l’Armée qui dans un contexte d’instabilité politique, la peur de la situation dans les pays voisins, procure une certaine d’assurance – ou du moins un semblant – de protection et de sécurité.

L’utilisation des check points militaires ne se limitent pas au contrôle des zones frontalières, mais est largement utilisée au sein même de Beyrouth ce qui multiplie et amplifie les frontières internes prenant la forme d’un dispositif de contrôle de l’immigration, en particulier parmi les nombreux réfugiés Syriens et Palestiniens, qui habitent souvent depuis des années dans la ville, mais qui sont toujours marginalisés car l’égalité des droits ne leur est toujours pas reconnue.

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Le contrôle croissant des frontières et leur multiplication, à l’intérieur comme à l’extérieur des pays, reflète, à mon avis, la tendance générale de la gestion internationale des migrations. En fait, les check points à Beyrouth marchent vraiment comme une frontière pour les personnes sans papiers vivant dans des camps de réfugiés au Liban et qui limitent la liberté de circulation de nombreuses personnes résidant actuellement dans le pays.

Le renforcement du contrôle des frontières et du processus de sécurisation en cours, justifié par la crise syrienne, a propagé une menace sécuritaire qui n’est pas seulement un outil pour le gouvernement de canaliser un ressentiment populaire envers une xénophobe et raciste victimisation des réfugiés syriens mais cela marche surtout comme un dispositif de discrimination produisant différents statuts donc un accès différents aux droits et font des migrants des personnes vulnérables à plusieurs pratiques d’exploitation.

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A partir de là, ce qui me semble clair, c’est que les frontières ne sont pas que de simples barrières et la gestion des frontières n’a pas pour but d’empêcher ou bloquer la mobilité une fois pour toute. Les deux dispositifs créent différents degrés d’inclusion ce qui signifie différents accès aux droits et donc une exploitation de leur vulnérabilité.

La frontière est devenue un outil d’inclusion qui sélectionne et filtre les personnes à travers un processus qui inclut différentes formes de violences qui n’ont rien à envier à ceux qui emploient des mesures d’exclusion.

Toutes ces considérations à propos de la sécurité et de la gestion des frontières, me rappelle directement l’Europe où la nouvelle politique de gestion des frontières est intimement liée aux restrictives politiques de migration. La politique des frontières appliquée en Europe et tous les discours sur les migrations comme menace de la sécurité, de l’identité et du bien-être national, a beaucoup en commun avec ce qui se passe au Liban.

Les frontières européennes sont de plus en plus contrôlées : l’augmentation des agents de patrouille ayant à leur disposition des équipements technologiques et de pointe ; de nouveaux acteurs sont mis en place au contrôle des frontières mais l’idée sous-jacente à tous ces contrôles est de ne pas éviter les migrations mais de gérer et d’articuler ces flux migratoires afin de créer un espace exceptionnel où les droits ne seront pas reconnus et en sursis à jamais.

L’institutionnalisation de la gestion des frontières dans la mer Méditerranée est un symptôme évident du processus d’application des frontières mais il devrait être reconnu que ce processus a toujours fait face à des défis mis en pratique par les migrants, qui, chaque jour, enfreignent cet ordre et forcent les politiques de contrôle à concorder avec les pratiques de migration qui structurellement dépasse les méthodes de réinitialisation des frontières.

Ce que nous voulons souligner c’est l’importance de la reconnaissance des frontières non pas comme quelque chose de fixe et d’immuable mais plutôt comme un lieu de tension entre déni et accès, mobilité et immobilisation.

Considérer le pouvoir des frontières pas seulement comme quelque chose de négatif avec la possibilité d’installer les nouvelles politiques de contrôles dans des logiques gouvernementales plus larges tout comme cela nous permet de ne pas regarder les migrants comme des gens dans le besoin mais comme de nouvelles subjectivités politiques émergentes.

Cela permet de passer outre la rhétorique humanitaire et sécuritaire rendant plus compréhensible un phénomène qui devient de plus en plus important à l’échelle mondiale et qui contribue à organiser et à structurer différentes sphères de nos vies.

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Un orientaliste à Palerme : l’expérience de Mohammad

caburera-mohammad-palermo-res (1) Tout ce que vous connaissez sur comment un orientaliste appelé Ahmad Al Sughairi deviant quand il compare deux nations, prenant toutes ses observations hors de leurs contextes et utilisant des sujets de comparaison, des observations superficielles avec peu ou pas de recherches sur les échanges au cours desquelles elles se sont produites, tout comme lui, vous pourrez toujours être dupé en devenant un orientaliste.

Dès que j’ai atterri en Italie, j’ai commence à me convaincre que j’avais suffisemment de connaissances et de compétences pour apprendre à connaître la culture mais dès que j’ai mis le pied en dehors de l’avion, j’ai commencé à commettre les mêmes erreurs. J’ai développé des stéréotypes, les préjugés m’ont aveuglés, j’ai maquillé et romantisé ce que j’aimais et je me suis tenu à l’écart de choses que j’aurais aimé à cause des préjugés.

La clé pour résoudre ce problème est simple : reconnaître le problème, être empathique, demander et poser des questions, écouter attentivement, apprendre puis on répète l’opération. Craindre de faire des erreurs vous poussera à en faire davantage, et une fausse information ou une mauvaise observation créera des stéréotypes. C’est vraiment très simple, tant que vous le mettez en pratique.

Quand je suis arrivé à Palerme, je pensais être M. Je-sais-tout, essayant de m’impressionner avec mes connaissances sur la nouvelle culture mais plus tard, j’ai réalisé que je me suis leurré et que je suis devenu le Ahmad Al Shugairi de mon voyage en Italie. La seule façon de m’en sortir était d’embrasser ce petit touriste enfoui en moi, en acceptant le manque de connaissance et d’expérience et d’écouter les autres, qui vivaient l’expérience du même voyage mais en tant que touriste. De qui je me moque? Je n’ai eu que trois mois et des ressources limitées, je ne pourrais pas tout apprendre. Et donc, je devais en faire bon usage.

caburera-mohammad-palermo-res (2) J’ai goûté à toutes les cuisines presque sans limites, perdu ma MasterCard et est fait toutes les démarches pour en avoir une nouvelle, je suis sorti avec des amis toute la nuit jusqu’au lever du soleil et suis allé au marché, j’ai eu des coups de soleil sur la plage et me suis presque casser la jambe sur les rochers, je me suis fait bouffer par les moustiques à Baida,je me suis perdu 2 fois dans la ville pendant un petit moment parce que j’ai un GPS ce qui a gâché le fait de se perdre, j’ai voyagé et dormi pendant 12 heures à l’aéroport, je suis tombé malade et suis allé voir le médecin, j’ai raté plein de choses que j’aurais pu faire et voir dans mon pays natal, j’étais nostalgique au point de pleurer, les gens me manquaient, j’ai dit au revoir à beaucoup de personnes et pleurer encore une fois. Je me suis embarqué dans la routine de la vie et du travail, je me suis ennuyé et fait tellement de choses comme un touriste et en ai gagné le titre.

 

caburera-mohammad-palermo-res (3) Mais à chaque fois que je regarde en arrière ces petites expériences que j’ai eues, je vois des centaines de conversations où j’en ai appris davantage sur les différentes cultures et sur moi-même et beaucoup d’autres choses. Même si je ne suis plus à Palerme, je ne dois pas arrêter d’être ce ridicule touriste car c’était la meilleure et l’expérience la plus divertissante que j’ai eue.

 

 

 

Presque un jour à Jérusalem

Je vais vous raconter l’histoire d’une fille qui voulait aller à Jérusalem. Elle habite dans un petit village près de Ramallah, elle a 15 ans, elle n’a rien de spécial, c’est une fille ordinaire. Un dimanche, elle a décidé d’aller à Jérusalem, elle a pris une douche tôt le matin, elle a mis sa jolie robe bleue et était prête à y aller. La robe était un cadeau de son grand-père, peut-être que la robe n’était pas aussi jolie mais le souvenir de son grand-père était plus important.

 

Elle a pris le bus et elle a remarqué qu’elle était la plus jeune dans le bus. Elle ne s’en souciait pas, elle s’est plutôt sentie spéciale. Elle n’avait pas peur, elle a appris à ne pas avoir peur. Le bus est passé par le contrôle de sécurité afin que tous les passagers se fassent contrôler avant de continuer leur route jusqu’à Jérusalem. Il y avait plus de monde que la dernière fois qu’elle y était venue et pendant une seconde, elle ne savait plus par où passer. « Comment est-ce possible », murmura t-elle, « j’ai déjà fait ça plusieurs fois, trop de fois ». En un instant, elle trouva sa place dans la foule. Elle faisait très attention car elle ne voulait pas abîmer sa jolie robe.

 

Personne ne semblait avancer, ou on ne pouvait pas comprendre ce qu’il se passait à cause des cris et des hurlements. « Pourquoi est-ce la même chose à chaque fois ? murmura t-elle encore une fois. Elle ferma ses yeux et l’espace d’un clin d’œil, elle s’imagina responsable de cet endroit. Elle avait un plan de créer 3 lignes, une pour les femmes et les enfants, une pour les grands-parents et une pour les hommes. Sur son visage, se dessina un sourire de satisfaction. Oui, une fille ordinaire d’un village peut faire la différence, peut supprimer le fardeau de ces personnes même si elle savait que les hommes et les femmes en uniformes de l’autre côté allaient toujours être là.

 

« Noooon », cria-t-elle au milieu de ses pensées, quelqu’un l’a poussée et elle est tombée par terre. « Ma robe ». Elle était sur le point d’éclater en sanglots mais retint ses larmes. Elle s’est relevée et a crié sur tout le monde “vous les laissez vous contrôler” puis elle partit. Elle sait qu’elle va devoir faire face à la brutalité des personnes en uniformes et elle a réussi à le faire.

 

Dans sa tête, elle a gardé en mémoire le regard d’un homme de l’autre côté qui les regardait sournoisement avec joie et satisfaction. « Non », se dit-elle, je ne leur ferait pas ce plaisir.

 

Elle n’est pas partie à Jérusalem ce jour-là. Pour être honnête, elle n’est pas allée à Jérusalem depuis près de 10 ans.

 

Elle m’a avoué qu’elle n’avait qu’une peur. Les uniformes seront toujours là-bas et malheureusement la société palestinienne restera immobile.

 

PS : si vous trouvez des ressemblances avec la réalité, ne vous inquiétez pas, je vous assure que ce n’est que fictif.

 

 

Eftychia Psarra

 

Chroniques d’un voyage en Jordanie. Chapitre 1 : Mario et les chauffeurs de taxi

Mario s’assoit devant, parce qu’au début, quelqu’un nous a dit qu’il était plus convenable aux femmes de s’asseoir derrière. Je n’ai jamais été convaincu de ce conseil mais la plupart du temps, on ne fait que suivre ces codes car cela fait partie du « bon ton » jordanien de le faire.

Donc, je disais que Mario s’assoit à l’avant et salue élégamment le chauffeur de taxi essayant de son mieux de prononcer correctement la formule arabe internationale de salutation « Salam aleikum » de laquelle est immédiatement suivie la réponse.

 

Les premières minutes sont calmes. Le chauffeur transpire en silence et supporte ascétiquement les embouteillages. A la radio, un classique égyptien. On maudit la chaleur et le manque de transport en commun dans la ville. Mario ressent la situation. Je le vois pensif. Il commence à toucher compulsivement ses locks blondes. Il devient agité, le siège en cuir commence à le démanger. Il se tourne vers moi : « Comment on dit Est-ce que je peux fumer en arabe ? ». Je lui réponds. Il y réfléchit. Il me demande encore. Je lui réponds encore une fois. Il réfléchit encore un peu et finalement, il se lance. « Mumkin adakin hun ? ». Je sais, ce n’est pas parce qu’il a besoin de fumer. Il veut juste établir une connection. L’homme lui sourit et lui propose une cigarette. Mario le remercit et lui montre qu’il a son propre paquet et par retour de courtoisie, lui propose à son tour une cigarette. Après une longue négociation, il finit par accepter celle de l’homme. Je ne sais pas comment ni quand ni en quelle langue cela a commencé mais dès lors, s’ensuivit une conversation profonde sur des sujets passionnants.

 

Ce modèle est sujet à de petites variations quoiqu’inattendues. Les résultats sont imprévisibles et généralement splendides. Une fois, il y avait un gant de boxe en porte-clés suspendu au rétroviseur. Il était au couleur de je-ne-sais quel pays, quelque part en Asie centrale. Mario le pointa du doigt et lui dit le nom du pays accompagné d’un éloquent point d’interrogation. Cela se finit par le chauffeur lui montrant des vidéos de match de boxe sur son téléphone. Le gars était boxeur professionnel dans son pays. Il a dû arrêter par la suite. Pas d’argent, pas de temps.

 

Un autre jour, le chauffeur de taxi avoua qu’il était un célèbre commentateur de football dans le monde arabe. Il avait aussi des enregistrements sur son smartphone. Nous avons écouté. Il avait une voix puissante et passionnée. Lui et Mario on commencé à parler de Napoli et des joueurs italiens en général. Il connaissait même les noms de tous les joueurs de foot italiens d la série C.

Des fois, même plusieurs fois, les chauffeurs sont palestiniens. Nos leur demandons de quelle ville, et au nom de Naplouse, les souvenirs de notre récent voyage en Cisjordanie commence à florir et au lieu de lui poser des questions, on parle de notre propre expérience, de combien nous avons aimé la Palestine, combien c’est beau, de ce que nous avons fait, ce que nous avons visité et ce que nous avons mangé. Nous remarquons à la fois de la fierté et de la tristesse dans leurs yeux et nous sourions.

 

Une fois, Mario et moi avons eu une conversation, je ne me rappelle pas si j’ai commencé cette conversation ou s’il l’a fait, ou si je me suis simplement imaginé avoir cette conversation avec lui, mais tous ces détails ne sont pas vraiment importants. C’était après une course folle en taxi avec un chauffeur fou qui roulait à vive allure, qui zigzaguait et doublait les voitures, la radio à fond avec de la musique disco, et lui, dansant sur son siège, parlant aussi vite qu’il conduisait, à propos de football, de l’Italie, des voitures de marque et des immigrés philippins.

 

Après cela, Mario et moi, nous sommes trouvés en train de faire des hypothèses sur la vie de cet homme, avait-il une femme qui l’attendait de rentrer de ses courses folles, que lui dit-elle quand il rentre, est-ce qu’elle l’attend quand il rentre tard, passe t-il d’abord par un bar pour fumer argila avec ses amis avant de rentrer. Je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi cela valait-il la peine de le mentionner ou de m’en rappeler. Je pense que c’est juste parce que j’ai senti que nous partagions cet intérêt « d’espionner », cette « curiosité » sur la vie des étrangers, cela ne vous arrive t-il jamais de regarder une fenêtre et d’essayer d’imaginer la vie des personnes qui y vivent ?

 

Mais des fois, généralement la nuit, la radio remplit le taxi de la mélodie enchanteresse de la récitation du Coran. Alors, nous restons calmes, nous respectons le silence de l’homme absorbé par sa course tranquille et nous nous noyons dans nos propres pensées, admirant les lumières de la ville et laissant la voix du tajweed nous bercer jusqu’à la maison.

 

Mario a sa manière de briser la glace avec les étrangers qui savent qu’ils vont partager juste quelques minutes ensemble. Ce que je pense, c’est que peut-être, il aime un regard, une ride, un objet de l’homme. Et il commence à lui poser des questions en utilisant ces trois mots d’arabe qu’il a appris, poussant l’homme à parler le peu d’anglais qu’il connait et quand les ressources linguistiques se font rares, la communication passe à un autre stade, qui je suppose, on appelle le langage du corps mais que je préférerais appeler métaphysique.

 

Ces brèves promenades dans les rues d’Amman, qui peuvent passer inaperçus dans le flux chaotique de tous les jours, nous donne un regard sur les vies d’une quantité de personnes.

Un chauffeur de taxi qui est juste supposé nous ramener de l’autre côté de la ville, nous laisse en réalité faire un tour dans ses microcosmes, partageant des moments de sa vie, ses rêves, ses souvenirs, ses expériences que nous ne verrions jamais si nous regardions par la fenêtre.

 

Alessia Carnevale

Palerme, fascinante à plusieurs niveaux

Vivre à Palerme

Je suis Husein Smadi, je viens de Jordanie et je travaille en tant qu’avocat dans le domaine des Droits de l’homme. J’ai décidé de postuler pour ce projet parce que je voulais découvrir une nouvelle culture, une nouvelle langue, un nouveau mode de vie ; mais je voulais aussi partager mon expérience donc Palerme est la meilleure décision que j’ai jamais prise dans toute ma vie.

Durant ma période de mobilité, j’ai travaillé à l’Organisation des jeunes pour les Droits de l’homme : nous avons travaillé avec les réfugiés et pour les Droits des femmes. J’ai appris de nombreuses choses et j’ai rencontrés beaucoup de jeunes et beaux enfants et de bonnes personnes.

Mais maintenant, laissez-moi vous parlez de Palerme ! Des gens aimables et sympathiques, qui aiment s’amuser, drôles mais chauffards mais qui ont la meilleure vie nocturne que vous pouvez demander. Vous n’avez qu’à regarder dans ses petites ruelles cachées où vous pouvez écouter de la musique et trouver des gens en train de faire la fête, tout le temps – les night clubs sont de partout. A Palerme, il y a aussi la cuisine – je veux dire la cuisine de rue – c’est tellement délicieux et pas cher. Palerme a de belles plages, des montagnes vertes, mais vous pouvez aussi trouver beaucoup de lieux historiques, je veux dire vraiment beaucoup, pour toutes les générations et de tous les temps. Palerme est une belle ville pour une vie tranquille et qui n’est vraiment pas chère.

Je suis très content d’avoir choisi Palerme pour ce projet, j’ai rencontré de nombreuses personnes que je n’oublierais jamais, et j’ai appris beaucoup de choses nouvelles, la culture, la langue, la cuisine et les nationalités.

Un jour, je retournerai à Palerme, pour rendre visite à mes nouveaux amis et pour cette belle ville qui me manque tant.

Je voudrais remercier CESIE et le centre Al-Hayat pour cette opportunité.

hussain

Une vie fascinante à Palerme

Mon expérience personnelle à Palerme.

11836747_10207240949882999_7327538474498812988_n  Je m’appelle Dyaa Mubaidden. J’ai eu l’occasion de vivre une expérience à Palerme, une ville située dans le sud de l’Italie. Palerme est une ville culturellement riche, en architecture, art et culture. Il y a de nombreux musées, de bibliothèques publiques, d’art de rue, en particulier dans le centre de Palerme.

J’ai vraiment été très surprise par la vie nocturne : Palerme ne dort jamais et les rues sont toujours bondées de voitures, de personnes, buvant, mangeant, dansant et se relaxant. Mes endroits préférés, « Chiavettieri », « Piazza Magione », « Piazza Marina » et « Vucciria », se trouvent dans le centre de la ville. Nous y allions la nuit, mes amis et moi, pour nous détendre et rencontrer d’autres personnes.

Moi, ce que j’aimais le plus à Palerme, c’était la nourriture. Je l’ai adorée surtout la cuisine de rue : ce n’est pas cher du tout et délicieux que vous deviez tout essayer : fruits de mer, poissons, « Panino con panelle »… etc. Vous pouviez la trouver où que vous alliez à Palerme. Vous n’aviez pas besoin de vous asseoir à table et payer le prix fort, il suffit d’acheter et d’en profiter.

Le seul problème auquel j’étais confronté c’était l’anglais. C’est tellement difficile de trouver une personne qui parle ou comprend l’anglais. Pas seulement à Palerme mais dans différentes villes d’Italie, en particulier dans le sud. Parfois, il est important qu’une personne qui parle italien vous accompagne.

 

 

Sacrés aimants !

IMG_5278  Rendre visite à mon réfrigérateur est une habitude que j’aime souvent faire (ce n’est pas que maintenant je n’aime pas) mais maintenant, cela va au-delà que de prendre quelque chose à manger. Je finis toujours avec un flot ininterrompu de souvenirs provenant de tous ces aimants, achetés à chaque endroit que j’ai visité.

Je suis revenu avec des milliers de photos et beaucoup de souvenirs, des choses pouvant me réconforter quand je deviens nostalgique. Mais, la plupart du temps, ce qui vous manque, ne peut pas être ranimé avec une photo ou un souvenir. C’est quelque chose que vous perdez au moment où vous la quittez. Pour la première fois, au Portugal, je me suis trouvée. La culture m’a permis ainsi qu’aux autres participants (qui sont devenus ma famille) de goûter au sentiment de liberté. Pas de pression sociale ni de jugements portés sur qui vous êtes. Deux mois se sont déjà écoulés depuis mon retour et je me réveille chaque matin, avec l’envie de ressentir la même chose. J’ai gardé un contact quotidien avec mes amis. Nous échangeons nos idées, nous nous exprimons sur combien la vie a changé pour nous. Nous étions acceptés et respectés sans faire aucun effort.

20150730_124819Un ami portugais m’a dit, une fois, alors que nous nous disions au revoir : Maintenant, tu sais ce que tu veux et tu peux aller au bout de tes idées ! N’ai-je rencontré que des personnes sages ou toutes les personnes au Portugal le sont-elles ?

 

Bref, j’ai oublié ce que je voulais prendre du frigo.

 

 

 

 

 

 

Sarah Qabbani

 

 

Souvenirs à garder

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A chaque fois que vous faites défiler vos photos, vous trouvez un nouveau dossier lié à des dates précises que vous êtes à la fois excitée et effrayée d’ouvrir.

faro fetsival Le temps passe et vous pensez que votre mémoire est trop faible pour se rappeler de toutes ces images pleines de couleur. Vous pensez qu’avec le temps, toutes ces expériences vécues, toutes ces personnes rencontrées, tous ces moments magiques partagés avec elles seront oubliés comme s’ils n’étaient que des passagers passés pour un moment puis sont repartis.

Comme si vous n’alliez pas ressentir de douleur à leur départ…mais cette mémoire faible, pour la première fois, ridiculement et sarcastiquement vous fait défaut. Les plus petits détails, vous frapperont soudainement et resteront devant vos yeux, pour le reste de votre vie…aïe.

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La vie continue…c’est comme ça, on ne peut rien y faire. Et pourtant, en avançant, vous restez accroché au passé, en pensant à toutes ces petites leçons qui vous ont appris comment vous battre et aller de l’avant et c’est ce que vos faites, vous vous battez puis vous allez de l’avant.

Maintenant, je suis de retour au pays où je travaille avec toutes ces bobines de cinéma qui recueillant toute l’histoire du cinéma, du peuple et de la culture. Nous essayons de les nettoyer et les conserver comme si nous restaurions la mémoire d’une nation.

Il a fallu que j’aille au Portugal pour comprendre la valeur d’une mémoire et de revenir au Liban pour comprendre l’importance de la préserver.

Maintenant, je suis très chanceuse d’avoir vécu et entretenu ces moments incroyables avec l’équipe CaBuReRa qui m’accompagnera tout au long de ma vie.

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Reem El Mohtar

 

Le stage d’Ana Barreto chez MAPS

MAPS

Après 3 mois passé à Beyrouth, j’ai commencé à travailler chez MAPS, à Faro, une ville de la célèbre région du sud du Portugal, Algarve.

MAPS – Movimento de Apoio à Problemática da Sida est une organisation privée à but non-lucratif, créée le 13 mai 1992.

La mission de MAPS est de développer, promouvoir et assurer les services à la communauté pour répondre aux problèmes sociaux, tels que le VIH/SIDA, la dépendance aux drogues, la sexualité, les sans-abris, les immigrants, les minorités ethniques et les groupes discriminés. Elle vise à contribuer au traitement, au développement social, l’intégration, l’inclusion sociale, la prévention et la sensibilisation aux questions de politiques. En fait, MAPS souhaite transmettre ses valeurs de responsabilité sociale, solidarité, d’éthique, de dévouement, de justice sociale, d’engagement, de professionnalisme, d’intégrité, d’ambition, de transparence, d’efficience, de collaboration, de participation et d’unité à ceux qui s’impliquent. La photo suivante représente bien la belle équipe avec laquelle je travaillais (je suis derrière le papier orange en haut à gauche).

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Maps a plusieurs projets en cours auxquels je participe à quelques uns d’entre eux tels que:

CENTRO DE ALOJAMENTO TEMPORÁRIO (CAT)

Il accueille des individus en rupture sociale (des sans abris), sans problèmes physique ou psychologique qui nécessitent une attention médicale particulière. Ce projet vise à intégrer dans la société des personnes qui ont souffert d’exclusion sociale. L’intervention est basée sur la prise en charge et le suivi des clients, cherchant à renforcer les compétences et les habitudes quotidiennes (hygiène, routines quotidiennes, soins personnels). Ce projet implique neuf clients.

CENTRO DE ATENDIMENTO E ACOMPANHAMENTO PSICOSSOCIAL (CAAPS)

Il favorise les services de soins psychosociaux, le contrôle au niveau individuel et familial avec l’objectif d’intégration sociale à travers la formation. Dans le même temps, mène des activités psychosociales pour le groupe cible. Ce projet soutient, mensuellement, entre 35 et 60 clients.

SERVIÇO DE APOIO DOMICILIÁRIO (SAD)

Il fournit des soins à domicile à des personnes qui sont infectées ou affectées par le VIH/SIDA, un soutien psychologique, une hygiène personnelle et domestique, de la nourriture, de la lessive, le transport et des services de soins médicaux, la préparation et l’administration des médicaments. Ce projet comprend 15 clients.

RESIDÊNCIA COLMEIA

Il soutient, à titre temporaire, les sans abris atteints de VIH/SIDA. Ce projet accueille les clients, encourage leur autonomisation et leur intégration sociale. Il comprend 5 clients.

EQUIPAS DE APOIO SOCIAL DIRECTO (EASD)

Cette équipe multidisciplinaire offre un soutien individualisé à des personnes ayant des problèmes spécifiques et encourage la réduction des comportements à risque. L’intervention est effectuée quotidiennement par des visites de terrain, offrant : du matériel aseptisé, la distribution de matériel de prévention, soutien social et psychologique et les informations et l’éducation liées à la santé. Ce projet conduit des campagnes de sensibilisation dans les écoles et pour la communauté. Il prend en charge, en moyenne, tous les mois, de deux cents clients.

AS MADALENAS II

Il est dirigé vers les travailleurs du sexe et les clients du commerce sexuel, où ils peuvent bénéficier du planning familial et d’un soutien médical, faire des tests pour les MST, bénéficier d’une vaccination gratuite (hépatite B, tétanos, et diphtérie), d’un soutien psychosocial, de conseil, d’un endroit pour faire la lessive et prendre des douches, d’une banque de vêtements, d’une médiation linguistique, de transport et des conseils pour des problèmes juridiques. Ce projet vient en aide à environ 150 personnes tous les mois.

CUIDA-TE!

Ce projet vise à contribuer à la réduction de l’usage des drogues, afin de promouvoir la réduction des infections transmissibles sexuellement et par le sang, de fournir l’analyse VIH et de rapprocher le groupe cible vers les services sociaux et les établissements de santé.

PROMOTION D’AUTRES PROGRAMMES ET DE CAMPAGNES

La Campagne Preservativa-te vise à contribuer à la réduction de la prévalence du VIH/SIDA et autres maladies sexuellement transmissibles dans la communauté. Dans la prochaine photo, vous pouvez me voir en action !

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Je vous remercie pour cette merveilleuse expérience !

Ana Barreto