Défis avec CaBuReRa : l’expérience de Zahraa

Défis avec CaBuReRa : l’expérience de Zahraa

Challenges with CaBuReRa: Zahraa’s experience Je m’appelle Zahraa Nemer. Je viens du Liban, de la vallée de Beqaa plus précisément. Je suis née et est toujours vécu à Baalbeck. Je suis archéologiste, expert en restauration, je vais commencer mon doctorat à l’université du Liban. J’adore la lecture et l’écriture créative. Mon but dans la vie est de faire la différence peu importe ce que je fais. De continuer à vivre dans la pensée des personnes que j’aime même dans l’au-delà. Je déteste voir des personnes être égoïstes et vivre leurs vies comme s’ils étaient immortels. Quelque fois, je leur dirais « souvenez-vous que vous êtes venu dans ce monde avec un lot de bonnes et mauvaise choses, tirez-en le meilleur et donnez plus que ce que vous recevez. Ayez une vie heureuse ».

Il y a environ deux mois, j’ai vécu une expérience inoubliable avec le projet CaBuReRa. J’ai eu l’opportunité de promouvoir l’interculturel et mes compétences interactives, d’avoir une expérience dans la gestion de projet, de partir à l’étranger et d’apprendre une nouvelle langue.

Je suis donc allée dans une ville nommée, Palerme, située en Sicile, une île dans le sud de l’Italie. C’est le plus bel endroit que j’ai vu. Etre en présence d‘une telle beauté m’a aidé à voir la vie sous un autre angle. Etre heureuse et apprécier ce que l’on a, être ouvert d’esprit, ne pas prendre les choses pour acquis, aimer tout et tout le monde.

L’expérience du projet CaBuReRa  pour les jeunes est incroyable. Cela a eu un impact énorme sur moi à bien des égards. J’ai changé la manière dont je regarde le monde et élargi le contact avec les personnes et assisté à des évènements au-delà de mon expérience, autrefois limitée.

Je suis extrêmement contente d’avoir eu cette opportunité. C’était une expérience merveilleuse à plusieurs niveaux. Cela m’a simulé intellectuellement et socialement. Je sens que cette expérience a eu un immense impact sur moi. Grâce à ce programme, j’ai pu rencontrer quelques uns des plus brillants jeunes esprits d’Europe et du monde.

Maintenant que j’arrive à la fin de ma destination, je voudrais remercier toutes les personnes que j’ai rencontrées, pour leurs efforts et leurs enseignements.

Le savoir et la sagesse que vous m’avez transmis sera un soutien et d’une grande aide tout au long de ma carrière. Je crois que mon succès est dû à votre soutien sincère et vos conseils.

Veuillez me laisser exprimer ma profonde gratitude pour avoir cru en moi. Vous avez été des amis excellents, des professeurs, des mentors et une grande source d’inspiration. Vous m’avez poussé à suivre mes buts avec rigueur et persévérance. Vous m’avez montrée la valeur de l’honnêteté, la sincérité et la confiance dans le travail. J’apprécie sincèrement et accorde une grande importance à tout ce que vous m’avez appris. Cela restera à jamais un contributeur derrière mon succès et mes réussites. J’attends avec impatience le jour où je pourrai faire la même chose pour quelqu’un d’autre. Je ne vous oublierai jamais.

 

 

Je vous remercie encore une fois pour votre disponibilité, votre soutien et patience.

Thessalonique … Capitale européenne de la culture et de la jeunesse

pic1 Thessalonique, capitale de la région de Macédoine, est considérée comme la deuxième plus grande ville de Grèce et est considérée comme la ville de la jeunesse car elle possède deux grandes et célèbres universités (Aristote et Macédoine). De plus, vous remarquerez des sites multiculturels datant des périodes byzantine, ottomane et grecque.

Notre expérience thessalonique a commencé avec le train que nous devions prendre afin de parvenir à cette extraordinaire ville. Seulement, tous les billets étaient vendus mais nous avons tout de même réservés des billets sans place assise pour avoir la chance de visiter cette ville.

Nous avons entamé notre premier jour avec un délicieux petit déjeuner à la grecque et plus précisément, avec une pâtisserie appelé « boughatsa ». Ensuite, nous avons visité « the white tower », la Tour Blanche, un monument de quatre étages empli d’Histoire sur les périodes de Thessalonique, le toit a la meilleure vue sur la ville et la mer. Nous avons continué avec une agréable balade sur la promenade en front de mer. L’une des vues les plus connues c’est le square de Aristote et le square d’Alexandre le Grand et les rues parallèles qui vous permettent de voir les sites historiques et touristiques les plus importants, l’un après l’autre.

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Le deuxième jour, nous sommes allés dans les points de rencontre des étudiants, comme le Bit Bazar, une zone pleine de cafés et restaurants pour étudiants.

Nous sommes allés au sommet d’une grande colline surplombant la ville pour profiter de la vue du kastro (château) dont les murs encerclent la citadelle intérieure de « Eptapyrgio ». Heureusement , nous avons vu un grec avec son Bouzouki et un gars de notre groupe lui a demandé s’il pouvait utiliser don “bouzouki” et il a joué quelques notes de musique arabe avec un instrument grec au bord d’un château, cela nous a permis de compléter notre expérience multiculturelle. Nous avons terminé notre journée par une pause dans un restaurant sur la Crète. La bonne nouvelle est que notre voyage retour à Athènes était bien confortable avec de nombreuses places !

Par ailleurs, près de Thessalonique, vous trouverez un paradis sur terre… Chalcidique a les meilleures plages de Grèce, une eau cristalline, des paysages à en couper le souffle. Sur la carte, cela ressemble à « l’instrument du diable » à trois jambes, c’est comme ça qu’ils les appellent, et chaque jambe possède sa spécialité. La première, du côté ouest, vous trouverez les meilleurs endroits pour la vie nocturne, des endroits modernes et branchés ; la deuxième, les endroits familiaux, pour se relaxer ; la troisième a ses propres pensionnaires, elle contient un grand nombre de monastères et se sont autoproclamés comme faisant partie de l’église orthodoxe grecque.

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Les habitants de Thessalonique sont très fiers d’avoir cet endroit, ils ont d’ailleurs une blague familière à propos d’un habitant de Thessalonique qui s’est éteint et  est allé au paradis donc un ange lui fit faire le tour des plus beaux endroits du paradis et une fois terminé, l’ange lui demanda « aimes-tu ces endroits ?ne sont-ils pas incroyables ? » et l’homme répondit « Mmmm…. bien sûr, je les aime, ils sont superbes mais il n’y a rien de plus merveilleux que Chaldicique ».

Pour finir, il y a une expression de Nikiforos Choumnos, un érudit byzantin et contemporain de la période Palaiologan, qui résume la chaleur de Thessalonique et de ses habitants, «  κανείς δε μένει χωρίς πατρίδα όσο θα υπάρχει η Θεσσαλονίκη » qui signifie que nul ne demeure sans patrie tant que Thessalonique existe.

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Par: Ahmed, Haya, Ibrahim and Nahar

Participants TG2 en Grèce

 

 

Un voyage de 1000 kms commence par un seul pas

Parfois les plus belles choses sont les plus difficiles à décrire. Il y a quelque chose à propos de Palerme, où devrais-je dire « La ville de l’Amour et de la tendresse », qui vous sépare du reste du monde à réfléchir, agir, apprendre et avoir du plaisir. “Buongiorno signorina, Benvenuti in Italia”, dit l’hôtesse. A ce moment précis, j’ai su que mon voyage de plus de 1000 kms allait commencer avec cette étape.

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Mon stage à Palerme est une opportunité dont je serai toujours reconnaissante et c’est le moment que je chéris le plus dans mon expérience professionnelle. Au cours des deux premiers mois à Palerme, j’étais immergée dans une culture qui est différente de la mienne et cela m’a permis de m’ouvrir et d’élargir ma vision du monde, limitée jusqu’à présent.

Cela m’a exposé à de vrais challenges et une myriade d’aventures qui m’ont conduit à devenir une personne plus confiante et penseuse et m’ont offert un nombre infini d’opportunités pour grandir en tant qu’individu.

En tant que palestinienne, vivant sous occupation israélienne, où les Palestiniens doivent négocier pour obtenir leurs droits humains les plus fondamentaux et des ressources pour vivre, je voulais utiliser cette mobilité pour m’aider à aider les immigrants défavorisés à Palerme. Heureusement, j’ai eu la possibilité de travailler dans trois différentes précieuses organisations : HRYO (Organisation de la jeunesse pour les droits de l’homme), Santa Chiara (Jardin d’enfants pour les enfants d’immigrants) et Cesie (l’organisation hôte pour aider les Jeunes).

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De plus, au fil des ans, j’ai voyagé dans différents pays d’Europe. Cependant, je n’ai jamais trouvé ce soutien pour la cause palestinienne que j’ai trouvé parmi les gens ici, à Palerme ; j’étais ravie de voir la reconnaissance et l’éligibilité de la Palestine soit reconnue par les Italiens ce qui m’a rendue encore plus amoureuse de tout le pays. A Palerme, on vous accepte tel que vous êtes, quelque soit votre religion, votre couleur, votre camp politique ou même votre équipe de football préférée. Là-bas, vous êtes libre d’exprimer votre point de vue, vos opinions politiques ou religion comme bon vous semble, sans jugement.

Je suis éternellement reconnaissante du temps que l’on m’a accordé pour explorer et découvrir ce que signifie d’apprécier un monde différent de celui auquel je suis habituée et de communiquer avec des gens qui m’ont donné une perspective de vie dynamique et positive. Les souvenirs seront toujours en moi, au fil du temps, quelques uns de ces détails marquants qui sont si chers à mon cœur s’effaceront. Cependant, quand je regarde les centaines de photos que j’ai prises à Palerme ; quand je regarde ces grands sourires, ces visages éblouissants, ces yeux lumineux, ce vieux bâtiment, les églises, la « arancina », la « brioscia », la belle mer et plus particulièrement les personnes aimantes, je m’en rappellerai toujours.

Même si mon expérience est presque terminée, mon regard et mon approche de la vie est grandement influencé par mon séjour à Palerme et je sais qu’un jour, je retournerai dans la « Cité de l’Amour ».

 

 

 

 

 

 

γεια σας! – Bonjour de Grèce : l’expérience d’une jeune jordanienne

Vivant dans un pays étranger vous fait créer des amitiés inhabituelles. A cause de mon terrible sens de l’orientation : j’ai mis un mois à aller à la station de bus qui est à 10 minutes à pieds de chez moi de sorte que le GPS et Google Maps sont devenus mes meilleurs amis durant mon séjour en Grèce.

In Greece, nature is accessible for everybody to enjoy!   En Grèce, la nature est accessible à tous. Tout le monde peut en profiter !

 

Ce que j’aime à propos de la culture grecque c’est que les gens sont vraiment sympathiques, aimables et extrêmement décontractés et vous voyez les cafés bondés de monde toute la journée. Je ne peux dire à quel point la nourriture est délicieuse, ce qui m’a valu de devenir dépendante au gyros.

Je n’ai pas aimé le fait que les magasins et supermarchés ferment tôt comparé à la Jordanie et en plus tout est complètement fermé le dimanche !

Où que vous alliez, vous sentez le riche patrimoine historique et culturel de la Grèce, elle regorge de nombreux endroits et de musées remarquables à visiter ainsi qu’une variété de choix pour les sorties nocturnes. Mais ce que j’appréciais le plus c’est que la nature est accessible à tous et tout le monde peut en profiter ! il y a tellement d’activités à faire sans que vous ayez à sortir votre porte-monnaie, par exemple, aller courir autour de la marina, aller à la plage pour profiter du soleil et vous baigner quand vous le voulez, ou vous simplement vous asseoir quelque part avec une belle vue ce qui est facile à trouver en Grèce pour admirer le merveilleux coucher de soleil.

Nous avons réussi à nous faire des amis dans les endroits que nous fréquentions souvent ce qui nous a permis de nous sentir les bienvenus et plus attachés à la Grèce.

Ce que je veux vraiment dire c’est que vivre à Athènes pendant 3 mois occupera toujours une place particulière dans mon cœur.

 

Cyrine Hamarneh

 

NOTRE journée palestinienne

Avec des larmes, des étreintes, de la compassion, de la reconnaissance, nous avons terminé le grand jour, après 2 jours de travail et de course pour que tout soit parfait, cette journée dépassa toutes nos attentes.

Tout a commencé quand notre manager nous a demandé d’organiser une journée pour la Palestine, un jour durant lequel, nous présentons notre pays aux employés et clients de MAPS. Au début, je me suis dit, bon et bien ça va être facile, nous allons faire une petite présentation, préparer quelques plats et nous leur montrerons la danse traditionnelle palestinienne. Mais quand nous avons dû affronter la tempête, parce que ce n’était pas facile du tout, nous devions tout organiser à partir de zéro, nous devions penser au moindre petit détail parce que nous voulions réussir, on nous avait confié une énorme responsabilité afin de partager notre réalité, notre occupation, notre histoire, notre patrimoine, enfin tout. Nous devions être les ambassadeurs de notre Palestine et envoyer un message et une prise de conscience à notre public.

C’est ainsi que cela a commencé. Tout d‘abord, l’Histoire de la Palestine depuis les temps anciens jusqu’à nos jours y compris l’occupation bien sûr et comment nous en sommes arrivés là aujourd’hui et apparemment, c’était choquant car tout ce qu’ils savent sur la Palestine, ils l’ont appris des médias et de la propagande donc cela a soulevé beaucoup de questions.

Ensuite, des cercles ont été formés avec un fond de musique et tout le monde applaudissait essayant d’apprendre le « Dabké » à la Palestinienne bien sûr.

Le clou de la journée,  “la Cuisine”, cela a commencé avec des manaqeesh pour le petit déjeuner avec du thé et de la sauge, puis la bombe du jour était le « makloobe », le poulet à l’envers. C’était un véritable défi mais grâce à Dieu, ce fut un succès et tout le monde a adoré. Maintenant, nous devons retourner en Palestine et ouvrir un restaurant pour Olivia puisque c’est elle la super chef du jour.

Pour finir, je souhaiterais qu’il y ait assez de mots pour décrire cette incroyable journée, comment elle s’est achevée et combien cela m’a touchée, Wissam et Olivia, et toutes les personnes présentes et les mots du manger et du directeur de MAPS et la façon dont ils ont décrit leurs expériences et leur visite en Palestine. C’était très émouvant et cela nous a fait pleurer. En plus de la compassion de chacun, qui nous a fait ressentir combien étai important ce jour pour tout le monde, nous ne pourrions jamais assez remercier ou être plus fier ou reconnaissant de cette opportunité et cette journée.

 

 

LIBAN : UN VOYAGE INATTENDU

C’est à la fin du mois de Mars que Daniel est venu me voir pour me parler d’un nouveau projet européen appelé CaBuReRa. Nous étions en train de déjeuner chez « Habib’s Donner Kebab», (quelle coïncidence !) alors qu’il me parlait, je pouvais déjà sentir l’adrénaline monter … Submergée d’émotions, positives et négatives – dois-je rester ou m’en aller ?! – nous avons décidé de nous réunir à Anje afin d’obtenir toutes les informations nécessaires et les démarches à suivre pour nous inscrire.

Suite à cette réunion, nous ne savions que penser – trop d’informations – c’est de la folie. Aucun d’entre nous n’a étudié ni travaillé à l’étranger, ni même en dehors de notre petite ville. Nous allions VRAIMENT sortir de notre zone de confort.

C’était l’une des principales raisons pour laquelle nous voulions le faire : nous sentions qu’on stagnait, qu’on n’évoluait pas. Nous avions besoin de quelque chose dans notre vie pour réellement nous sentir vivant. Et c’était une occasion en or qui nous permettrait de mûrir autant sur le plan professionnel que personnel en espérant que cela nous ouvre des portes dans le futur.

Par conséquent, nous décidâmes d’y aller….

Nos parents étaient paniqués. Certains de nos amis disaient que c’était dangereux, que ce n’est pas un pays sûr, que nous ne devrions pas partir, etcetera.

Les informations délivrées par les médias de masse peuvent vous perturber, vous effrayer et plus important encore, vous désinformer.

L’image que l’on se fait du Moyen-Orient, présentée par les médias est, des hommes avec des grosses barbes, des foulards sur leurs têtes, des femmes en burka, la guerre et la destruction de partout. Je n’avais même pas pris de shorts pensant que je ne pourrais les porter, que ce serait irrespectueux.

Devinez quoi ? Quand nous sommes arrivés, nous pensions être aux Etats-Unis ou autre… Les femmes s’habillent de manière tellement sophistiquée – talons hauts, robes courtes, ongles et cheveux longs, toujours hyper maquillées. Les hommes (mais aussi les femmes !) sont fiers de d’exposer leurs voitures (Mustang, Lamborghini, Ferrari, Porsche, Camaro…).

Où que nous regardions, nous trouvions un restaurant ou un café américain – Starbucks, Dunkin’ Donuts, McDonald’s, KFC, Domino’s, etc…

Nous avions l’impression que pour la plupart des Libanais (nous vivons à Beyrouth donc nous prenons Beyrouth à titre d’exemple), tout est dans le paraître, tout le monde veut se rapprocher de l’Occident !

Nous sommes venus ici pensant vivre et s’imprégner des traditions du Moyen-Orient mais à Beyrouth, il est très difficile de retrouver cela sauf, si nous nous éloignons des centres, si nous rencontrons des personnes qui peuvent nous présenter, aux bonnes personnes. Alors, nous pourrons voir le vrai Liban et ses traditions.

De plus, le Liban est incroyablement beau et a beaucoup à offrir. Vraiment, ce fut, une agréable surprise. Nous sommes venus ici sans faire aucune recherche sur le pays, nous sommes venus le découvrir et quand nous avons vu vus qu’il y avait tant de verdures, de montagnes, de rivières et de beaux endroits, nous étions émerveillés !

Une fois encore, nous pensions que le Moyen-Orient se résumait principalement au désert et aux chameaux…

L’expérience de rencontrer de nouvelles personnes (pas seulement des locaux mais aussi des colocataires) fut incroyable. Les gens sont extrêmement gentils et généreux, désireux d’aider, même lorsqu’on ne parle pas la même langue, on arrive toujours à communiquer. Nous avons découvert que lorsqu’on veut, on peut. On peut communiquer avec tout le monde, de partout et à propos de tout. Nous avons eu de nombreuses situations cocasses où aucun des acteurs ne parlaient la langue de l’autre, et malgré tout, nous sommes parvenus à nous comprendre. Cela montre beaucoup du caractère d’un peuple ! Mais ça, c’est une autre histoire…


Confessions / Barcelone, le 13 juillet 2015

 

Flânant dans la ville, essayant d’acheter quelque chose de très spécial, quelque chose qui pardonnera l’absence de ces deux derniers mois.

J’ai vécu en dehors de mon pays pendant 17 ans, je suis même née à l’étranger mais je n’ai jamais eu le mal du pays parce que chez moi, c’est là où vit ma famille.

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mes frères. Ce sont les deux personnes qui sont le plus cher à mon cœur et je leur donnerai littéralement mes yeux.  Ils m’ont toujours protégée et traitée comme si j’étais leur petite princesse chérie. Cela m’a toujours dérangé parce que c’est assez difficile d’être indépendante quand vous avez toujours quelqu’un qui s’occupe de vous et garde un œil sur vous et s’assure que vous êtes heureuse, en sécurité et en bonne santé.

Je ne pouvais pas juste décrocher le téléphone et dire : Yaaay Joyeux anniversaire !

Ces deux derniers mois étaient assez froid car j’étais trop occupée à vivre une nouvelle vie. Je n’ai rien trouvé d’assez bien pour cette occasion, j’ai donc commencé à réfléchir à des idées avec mes amis sur comment souhaiter un bon anniversaire et une bonne année à mes frères, bien que je ne leur ai pas beaucoup parlé ces derniers temps.

Compromis…c’est ce à quoi vous devez faire face quand vous choisissez de vivre loin de chez vous, de la famille et des amis. C’est le premier ramadan que je passe sans ma famille et cet aïd sera le premier que je passe loin de chez moi.

Cette expérience mérite amplement la décision égoïste que j’ai prise mais rien ne vaut une réunion de famille autour d’un bon thé et d’une chaleureuse conversation.

Sarah Qabbani

 

Sarah Qabbani

 

Beyrouth

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Ils l’appellent la « Paris du Moyen-Orient ». Ils n’arrêtent pas de repenser à ces jours où les touristes et les banques florissaient. Aujourd’hui, Beyrouth est une ville complètement différente, elle grandit sans qu’elle ne sache de quoi sera fait le lendemain. De nouveaux bâtiments d’érigent dans tous les coins, des publicités faisant leur promotion montre des hommes d’affaires occupés et des familles joyeuses. Les soldats surveillent les rues où les embouteillages rencontrent les voitures de luxe et de vieux taxis démodés. Des magasins traditionnels de mana’ish sont côte à côte des chaines de fast food à l’occidentale.

Beyrouth est une ville pleine de contradictions. C’est son épine dorsale, toute son histoire. Vous pouvez les aimer ou pas, et quelque fois même ses citoyens ne les supportent plus. De temps en temps, la haine explose. Quand vous voyez des gens marcher dans les rues, vous en venez à vous demander qu’il y a peu, la plupart se tirait dessus il n’y a pas si longtemps que ça. Comme me l’a dit quelqu’un, « ils devaient prendre un parti, ils devaient s’impliquaient ». C’est particulièrement vrai surtout lorsqu’on parle de guerre civile.

Alors que les gens, à juste titre, évitent les querelles ou se rappellent comment la vie nocturne est toujours en cours après le coucher du soleil, ses cicatrices sont encore visibles aujourd’hui. Peu de bâtiments emblématiques, des hôtels, des églises ou des salles municipales sont restés complètement déchirés, comme des monuments modernes d’un passé pas si lointain. Mais les impacts de balles apparaissent soudainement dans chaque coin de presque toute la ville, dévoilant la véritable étendue du conflit.

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Beyrouth est la somme de ses quartiers et pas l’inverse. Ou c’est plutôt exactement cela qui fait que Beyrouth est Beyrouth. En marchant sur une rue toute droite, vous pouvez sentir que vous passez d’une bruyante shari’a arabe à une délicate rue française puis d’un quartier arménien encensé pour finir dans le luxe du centre-ville de Manhattan avec ses gratte-ciels. A un certain moment de la soirée, marchant sur ce qui était connu pour être la Ligne verte (l’ancienne ligne de démarcation entre les Musulmans dans la partie ouest de la ville et les Chrétiens dans la partie est), vous pouvez clairement entendre la voix mélodieuse du muezzin venant d’un côté défiant par les cloches de l’église sonnant de l’autre côté.

Même ses habitants semblent suggérer qu’un certain chaos gère toute la ville : alors que tout le monde semble satisfaire ses besoins et se fond dans cet abstrait dessin, Beyrouth ne semble appartenir à personne. Qui peut prétendre être son noyau ? Serait-ce la classe supérieure, riche, ou les banlieusards pas si riches ? ou les milliers d’expatriés installés depuis des générations ou les nouveaux réfugiés syriens dont leur nombre, après une estimation approximative, s’élève à un million ? Sans parler des soudanais et des bengalais qui font le travail les plus modestes. Sans parler non plus, des Palestiniens, qui sont marginalisés presqu’oubliés dans le camp de réfugiés tristement célèbre de Shatila, à la frontière de la ville.

Je pourrais parler du ridicule nombre d’ONG et d’institutions internationales établies ici, chacune avec ses objectifs, ses valeurs et son petit domaine de travail. Je pourrais parler des coupures d’électricité d’une heure qui définissent le temps qui s’écoule et le lent mouvement des nuages dans le ciel.

Je n’ai rien dit à propos de la formidable cuisine (« écrire au sujet de la cuisine c’est comme danser à propos de l’architecture » sera ma justification). Vous pourriez croire qu’il y a des dizaines de choses qui manquent et vous auriez probablement raison. Mais il y a une raison à cela : vous devez venir et découvrir Beyrouth par vous-même.

Méfiez-vous de celui qui prétend parfaitement connaître Beyrouth car c’est dans l’esprit de la ville de ne pas être comprise, de ne pas être la même l’instant suivant, de ne pas être maîtrisé. Ce sont les rues elles-mêmes qui vous racontent son histoire : chacune a son propre nom mais vous ne vous en souviendrez jamais.

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Dario Modugno

Yalla, Amunì!

caburera_palermo_Nairouz (4) res Je m’appelle Nairouz Al-Ghishan, j’ai étudié la décoration intérieure et l’art visuel et maintenant, je participe au projet CaBuReRa, financé par l’IEVP. Le projet prend place dans six pays euro-méditerranéen : l’Italie, la Grèce, le Portugal, la Jordanie, la Palestine et le Liban. Le but du projet est de nous offrir une expérience au niveau local et à l’international afin de faciliter notre entrée dans le monde du travail. Je vais passer 3 mois à Palerme, en Italie puis je passerai 3 mois en Jordanie.

Au début, quand j’ai postulé pour le projet, je souhaitais aller au Portugal. Mon deuxième choix était l’Italie. Donc après l’entretien, quand on m’a annoncé que j’allais effectuer mon stage en Italie, j’étais un peu déçue mais excitée par la suite. Avant d’aller en Sicile, j’avais quelques appréhensions concernant mes colocataires car ce seraient complètement des étrangers et j n savais pas comment j’allais pouvoir gérer les différences culturelles. Après un jour seulement, j’ai découvert que mes peurs étaient infondées et je me suis tout de suite entendue avec tout l monde. Je me suis immédiatement sentie comme à la maison.

L’expérience est vraiment très intéressante : rencontrer des gens de tous les coins du monde, travailler et vivre avec eux, apprendre leurs cultures et apprendre l’italien. Grâce à cette expérience, je me suis vraiment améliorée à plusieurs nveaux.

Je suis vraiment contente et reconnaissante pour cette mobilité et je postulerais encore et encore si je le pouvais, car j’ai beaucoup appris. Je sens que je me rapproche de mes buts et que j’apprends à mieux me connaître en comprenant plus de choses que je ne connaissais pas auparavant, des choses que parfois étaient déjà en moi et dns le même temps, je découvre que je suis capable de faire de nouvelles choses.

Mes attentes de cette expérience :

  • Apprendre l’italien
  • Améliorer mon niveau d’anglais
  • Rencontrer de nouvelles personnes, apprendre de nouvelles choses et en apprendre davantage sur leur culture
  • Etre plus sérieuse et précise dans mon travail
  • Ecrire des projets, parce que j’ai toujours eu un problème avec l’écriture. Arriver à trouver les bons mots et les assembler car c’est vraiment difficile de commencer à écrire quelque chose mais j’essaie
  • Connaître l’offre de formation que je pourrai suivre dans le futur pour m’améliorer à travers les expériences
  • Travailler dans mon pays avec l’expérience acquise à l’étranger.

J’ai également rejoint ce programme pour avoir plus d’expérience dans le domaine de l’interculturel car un jour, j’aimerais pouvoir apprendre aux gens comment avoir confiance en eux et améliorer leurs capacités à parler en public.

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Un pays entouré de murs imaginaires

Votre première entrée dans les Territoires palestiniens occupés par Israël peut être impressionnante, c’est à vous de décider si cette impression est positive ou pas.

Le mur monumental séparant Jérusalem de la Cisjordanie efface de votre vue tous les oliviers et les terres arides les remplaçant par des briques de béton horizontales : à partir de chacune des briques, vous pouvez entendre une voix illusoire criant « l’entrée ici est interdite et contraire à la loi israélienne ».

La vue de ce monstre gris vous poursuivant tout au long de votre séjour, des sentiments de regret, de déception, de désespoir vous appelle car ce n’est probablement pas la Palestine que vous imaginiez. Néanmoins, ces quelques minutes qu’il vous faut pour passer ces cages en fer, le contrôle des passeports, la circulation, le bruit urbain, ouvre votre point de vue et vos attentes sur un décor complètement différent. Pas encore la dabkeh et les oliviers mais des marchands ambulants de toutes sortes de produits, des enfants qui vous tournent autour  essayant d’attirer votre attention pour vous vendre des briquets ou des sucettes, des mères et des enfants faisant des signes de la main de leurs balcons au loin, des dizaines de jeunes hommes et femmes dans une précipitation inquiétante avant leur passage au checkpoint.

Puis, allant au devant de la ville, au fur et à mesure que le service avance, vous pouvez apercevoir un kaléidoscope de paysages, fait de palmiers, de buildings et de camps de réfugiés. En effet, c’est la première introduction aux complexes et critiques aspects de l’occupation.

Après la fin de Deuxième Intifada, de 2003, la Palestine a été enfermée par des murs et des clôtures, conçus pour protéger l’Etat israélien de l’irréel ennemi de la violence palestinienne. Depuis, des villes comme Qalandiya, Qalqilya, Bethleem et d’autres sont prisonnières de tonnes de béton dur et de fils barbelés. Comme une nouvelle étape dans le processus d’occupation, cela a plongé toute la Cisjordanie dans de nouvelles formes de déplacement et de mouvement de restriction, et en se tenant aux faits, séparant la région en des zones déconnectées les unes des autres, et exacerbant toute la contradiction interne.

Les Palestiniens ont réagi, de nombreuses fois, avec des actes inattendus : transformant le monstre en « toile » en faisant des graffitis comme ceux de Bethléem ; escaladant les hautes briques pendant le mois de Ramadan juste pour aller à la mosquée d’Al-Aqsa pour la prière du vendredi, et au lieu de cela perdre leur vie en manifestant contre une intrusion de plus en plus proche à Bil’In.

En fait, le Mur est, une barrière physique mais n’est pas encore un état d’esprit. Les clôtures n’ont pas encerclés l’espoir et l’occupation ne peut pas balayer tous les vœux/souhaits de voir plus loin. Cela pèse de changer le visage de la résistance.

Personne ne sait comment la séparation affectera l’engagement palestinien sur le long terme. Pour nous, public passif dans cette pièce controversée, du côté palestinien, ces hautes briques grises ne disent pas « entrée interdite », elles crient haut et fort « ce Mur n’existera plus ».

Et au-delà de ce mur ? Une mer sans fin, Gaza et la terre du Retour.